Les menaces

Madagascar est listé comme l’un des 36 hotspots de la planète, c’est à dire qu’il s’agit de l’une des régions du monde dont le patrimoine naturel est le plus riche mais aussi le plus menacé.

Ces 36 hotspots représentent collectivement – à l’échelle mondiale – 44% des plantes et 35% des vertébrés terrestres, pour 15,7% de la surface des terres émergées de la planète et pour lesquelles 85% de réduction des habitats naturels ont été enregistrés.

D’après Conservation International, il ne resterait que 10% de la végétation naturelle de Madagascar, avec une perte annuelle encore estimée à 1-2%.

La destruction des habitats est la conséquence de plusieurs mécanismes dont, classiquement, l’urbanisation ou le développement des monocultures et de l’élevage avec des techniques non contrôlées de déforestation par le feu. En conséquence, 57 espèces d’oiseaux, 51 de mammifères et 61 d’amphibiens – toutes endémiques – sont catégorisées comme menacées. Par ailleurs, 45 extinctions sont enregistrées dans la Liste Rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN.

Face à cette réalité, alors que ~3% de la surface de Madagascar est officiellement protégée sur le plan législatif en tant que parcs nationaux ou réserves naturelles, le gouvernement malgache se fixe comme objectif de tripler cette surface dans la décennie à venir [Durban, WCP 2003].

Les feux de brousse

Les feux de brousse sont la principale cause de dégradation des forêts du Makay. En effet, même s’ils sont souvent allumés aux abords du massif, ils ont tendance à se propager très rapidement dans n’importe quelles zones (même les plus reculées situées au cœur du Makay). Que ce soit pour des raisons culturelles, agricoles ou tout simplement pour se frayer un passage, ces feux sont allumés quotidiennement ; dévastant ce que la nature a mis des millions d’années à créer.

Même si les zones brûlées sont davantage des zones de broussaille que les forêts denses, les feux peuvent se propager et toucher des zones plus riches en biodiversité.

Ils ont également un impact direct sur l’ensablement des rizières. L’absence de couvert végétal sur les sols favorise l’érosion du massif. L’eau des rivières se retrouve chargée en sédiments et sable, ce qui aggrave le phénomène d’ensablement des rizières et constitue une menace directe pour les villageois de la région.

Enfin, les feux de brousse ont un impact important sur l’aspect esthétique du Makay ; ce qui pourrait aussi porter préjudice au développement touristique de la région.

Le braconnage

Dans la mesure où la région du Makay connait une période de soudure (famine) annuelle d’environ 3 mois, les populations locales se servent systématiquement des ressources de la forêt.

Si le prélèvement de la flore (Iniams ou plantes médicinales) ne semble pas représenter une menace réelle pour la biodiversité du massif (au regard des proportions), des pratiques prédatrices sont observées s’agissant de la faune.

La chasse des lémuriens existe toujours, et elle est considérée comme du braconnage. Cette pratique semble marginale par rapport au braconnage d’autres espèces comme le Tenrec, mais le lémurien est plus souvent capturé et élevé en captivité comme animal de compagnie.

La récolte du miel

Le miel est disponible tout au long de l’année, mais chaque région dispose d’un pic de production qui lui est propre. Certaines régions de Madagascar sont productrices mais, dans le Makay, c’est la cueillette qui prédomine. La récolte de miel sauvage est pratiquée en période de soudure, et elle constitue dès lors une source de revenu non négligeable ; raison pour laquelle les cueilleurs ne laissent à ce moment là rien pour la colonie. Un essaim sauvage peut donner 2 à 3 litres de miel liquide par an.

La manière de récolter ce produit est très destructrice sur l’ensemble de la région.

En effet, l’arbre dans lequel la ruche a été détectée est abattu. Un feu est allumé à proximité, la fumée étant nécessaire à l’extraction. Sinon, l’arbre n’est pas abattu mais un feu est allumé au sol et l’un des cueilleurs monte dans l’arbre avec une torche allumée et un enfumoir pour produire de la fumée. Dans tous les cas de figure, aucune précaution n’est prise pour limiter le feu au sol : ce type de forêt ne brûle pas sur de grandes distances, mais le feu allumé est suffisant pour créer une petite clairière.

Naturevolution lance en 2018 un programme d’apiculture, qui vise à développer la pratique dans un but de développement économique, de protection de l’environnement et de sensibilisation à la protection.

En 2018, Naturevolution lance dans le Makay un projet pilote d’apiculture ;  afin de développer une activité économique capable d’apporter des revenus complémentaires aux populations, tout en sensibilisant directement à la protection de l’environnement du massif.

En savoir plus sur le projet de développement de l’apiculture dans le Makay.

La coupe de bois (Baibo)

Le bois constituant la seule énergie disponible dans la région pour le chauffage ou la cuisine, c’est une ressource qui devient de plus en plus rare. La coupe du bois, combinée à la déforestation causée par les feux de brousse, apparaît comme étant l’une des plus grandes menaces faite au territoire malgache, sur le pourtour et dans le massif du Makay.

Pour palier à ça, Naturevolution a lancé un programme de reboisement : 1 million d’arbres pour le Makay.

Les déchets

Il n’existe aucun programme de gestion des déchets porté par les autorités publiques sur le pourtour du Makay. Il est donc malheureux de constater que des déchets, parfois dangereux (piles, médicaments…), jonchent le sol des différents villages.

Au coeur même du Makay, la problématique des déchets est liée au développement du tourisme. Les opérateurs touristiques, avec qui Naturevolution travaille, sont sensibilisés à la gestion de leur déchets. Ils doivent notamment s’engager à ramasser leurs déchets et les transporter jusqu’aux grandes villes où ils sont collectés et parfois traités.

Pour aller plus loin …

… et contribuer à la protection du Makay en faisant un don ou en achetant l’un de nos produits.

… et venir sur le terrain en tant qu’écovolontaire, afin d’aider directement tout en découvrant le massif du Makay.